Dans le cadre des cours de français et de sciences et vie de la Terre, les élèves de 6ème et 5ème ont passé trois jours de classes transplantées dans le parc national de Mikumi et ses environs. Observation des animaux et visite d’un village étaient notamment au programme.​

 

« Déjà, sur la route, on a vu des zèbres… »

Plus qu’un voyage, un véritable périple : le parc national de Mikumi est situé à environ 5 heures de route, à l’ouest de Dar es Salaam. Cela ne va pas pour autant briser l’enthousiasme des élèves. Tout le monde ou presque est à l’heure quand vient le moment de prendre le bus : « Normalement, quand une personne s’endort à 22h30 et se réveille à 5 heures du matin, elle doit se sentir très fatiguée. Mais, moi, j’ai sauté du lit dès qu’on m’a réveillée tellement j’étais excitée » (Arwa, 6ème).

Des jeux, organisés notamment par les professeurs accompagnateurs, viennent rythmer les quelques 300 kilomètres et les élèves sont rapidement récompensés, d’abord par des paysages grandioses, en particulier les montagnes autour de Morogoro, puis par les premiers animaux sauvages quand il faut traverser le parc pour gagner l’hôtel. 

« Déjà, sur la route, on a vu des babouins et des zèbres » note Michael (6ème) ! Voilà de quoi augmenter l’excitation de chacun. Qui plus est, la découverte de l’hôtel qui nous accueille pendant deux nuits est lui-même source d’émerveillement. Il est « impeccable » commente Tarek (5ème), « magnifique » nous dit Jilène (6ème) qui semble sous-estimer l’effort d’organisation : « je ne m’attendais pas à ça ! »

L’installation dans les chambres est méthodiquement dirigée par les professeurs, qui pourront néanmoins compter sur certains élèves pendant le séjour : « on a inspecté les chambres des garçons et on leur a donné une note » déclare Baptistine (6ème). Une fois installés dans leurs chambres, les élèves ont besoin de se défouler, au volley, au frisbee et, bien entendu, au football : un match se prépare aussi pour le lendemain…

« Moi, mon objectif, c’était de trouver un lion… »

Le jour du safari tant attendu a enfin sonné, un peu tôt peut-être ? « La seule chose énervante était la sonnerie du téléphone le matin mais ça valait le coup de se réveiller pour aller voir les animaux » admet Arthur (5ème).

A bord de quatre véhicules tout-terrain ouverts par le toit ou sur les côtés, tout le monde peut admirer les étendues sauvages et la faune locale. « Mes animaux préférés sont les girafes, car elles ont une belle fourrure et elles sont majestueuses et gracieuses » confie Arwa. Le guide-chauffeur enrichit les observations des élèves. Les questions fusent, et les réponses sont consciencieusement notées. « Saviez-vous que quand on voit un impala qui se promène tout seul, celui-ci est âgé ? Ou bien que les marques sur un zèbre ou une girafe sont comme une empreinte de doigt ? Ou même que l’on peut connaître le sexe d’une girafe en regardant la couleur de leurs tâches et leurs cornes ? Si la couleur est marron foncé, c’est un mâle, si c’est marron clair, c’est une femelle » nous rapporte Harriet (5ème).

Impalas, gnous, éléphants, girafes, zèbres, buffles… Les élèves peuvent vous faire une liste exhaustive des animaux rencontrés dans le parc de Mikumi mais un seul, un félin, revient à toutes lèvres et est l’objet de toutes les attentions. « Moi, mon objectif, c’était de trouver un lion… » : à l’heure du déjeuner, cette mission que s’est donné Théo (6ème) n’est pas encore remplie. Pour patienter, quelques élèves grimpent dans un baobab mais la hauteur a raison du courage de certains d’entre eux : « on a déjeuné sous un baobab et on a même essayé de le monter mais c’était trop dur pour moi ! » reconnaît Rodolfo (5ème).

Soudain, sur le chemin qui nous ramène vers la sortie du parc, la chance nous sourit enfin : « Avec Callum, nous avons vu quelque chose bouger et un lion est apparu, couché sur le ventre ; il s’est réveillé, a levé la tête et nous a regardé. J’ai eu un sentiment de peur et d’extase » raconte Jilène (6ème). Cette découverte est le clou du spectacle de Mikumi mais la journée n’est pas terminée…

« C’était vraiment touchant »

Après une pause à l’hôtel, nous prenons la destination d’un petit village, Lumango, à environ 25 kilomètres. Là-bas, nous y sommes formidablement accueillis par le directeur de l’école et une majorité des élèves. Il faut dire que nous sommes une attraction : « au bord de la route, les gens faisaient coucou et je faisais de même » s’amuse Pauline (6ème). Le directeur nous emmène visiter son école et le village. 

Les 6ème et les 5ème sont émus par le dénuement dans lequel vivent certains habitants : « la pauvreté du village m’a beaucoup touché. Leurs maisons étaient des cases ; elles faisaient la taille de ma chambre » remarque Jilène (6ème). La visite entraîne de multiples réflexions chez les élèves d’Arthur Rimbaud :

« [Au village], j’étais tellement impressionnée par le travail des élèves : ils n’ont rien mais sont capables de faire plein de choses que l’on ne pourrait pas nous-mêmes. Nous, quand on a pas quelque chose que l’on veut, on est mécontent, on boude alors qu’eux n’ont rien et sont tellement souriants, joyeux. Ils sont disciplinés et répondent d’une seule voix quand nous, nous sommes chacun de notre côté » (Belinda, 5ème) ;

« Je me sentais très triste là-bas car les habitants étaient très pauvres, mais après un moment, j’ai réalisé qu’ils souriaient tous même s’ils n’ont presque rien. J’étais émerveillée par cela car je rencontrais des enfants, des adultes si gentils, si motivés, si joyeux même s’ils n’ont carrément rien sauf leur famille, leurs amis et leur ​éducation. Je me suis rendu compte qu’ils sont plus matures, plus généreux, plus souriants que nous » (Harriet).

Nos deux classes ont apporté des ballons de football pour les enfants du village. Un premier match, opposant les élèves d’Arthur Rimbaud à ceux de Lumango, est organisé. Nos élèves pourraient faire valoir que le terrain n’était pas très bon et connu de leurs seuls adversaires mais il n’en est rien : « je peux vous dire qu’ils sont très forts » ne cache pas Mina (6ème) ; « même si on a perdu le match, on s’est bien amusé » reconnaît Ewan (5ème). Un adversaire en particulier sort du lot et déchaîne les foules : « je jouais tranquillement à la corde-à-sauter quand soudain, derrière moi, un garçon de je ne sais quel âge marque le plus beau but du monde. Tout le monde, sur les côtés du terrain (je n’exagère pas) l’ont entouré et criaient. Cela montre leur soutien et leur respect des autres. C’était vraiment touchant » se souvient Harriet.

Les équipes sont mélangées pour le second match. Si le match est nul du point de vue du score, il s’avère superbe du point de vue du jeu. Au sifflet final, tout le​ monde se rassemble pour une grande photo et la visite se termine sur une atmosphère fraternelle. Les 6ème et les 5ème ont de nouvelles images plein la tête sur le trajet du retour mais aussi des idées : « dans le bus, nous avons décidé qu’on essaierait de leur acheter du matériel de sport » rappelle Jilène, ce qui sera fait (cf. article sur la levée de fonds). 

« Tout le monde dansait »

Pour terminer une journée déjà riche en émotions, les professeurs ont réservé une petite surprise aux élèves : « après le dîner, des danseurs sont venus. A la fin, tout le monde dansait, c’était trop bien ! » (Baptistine). Le spectacle de danse traditionnel fait la part belle aux percussions et à d’autres numéros de cirque qui enchantent les élèves : « j’ai bien aimé les acrobaties et les danses, j’ai même donné 1000 tzs de récompense ! » s’exclame Ewan. Au fur et à mesure, chacun se joint donc aux artistes dans une ronde.

« Le moment où j’ai eu le plus peur… »

Dernière étape du séjour avant de revenir à Dar es Salam : le Snake Park. Un guide nous explique longuement comment distinguer les différentes espèces, « par leur poison » nous dit Rami (5ème), impressionné par toutes celles représentées dans ce parc miniature. Et le cobra est ici ce que le lion est à la savane. Sofiya (5ème) en tremble encore : « j’ai eu très peur du cobra qui a attaqué la vitre », un « cobra égyptien » précise Zeynep (5ème). Plus de peur que de mal bien entendu. Un autre reptile fait le bonheur, ou l’horreur des élèves : « le moment où j’ai eu le plus peur était quand le crocodile avait sa bouche grande ouverte et me regardait droit dans les yeux » révèle Arwa. 

« Tout le monde était heureux »

En arrivant à l’école, où les attendent leurs parents, c’est l’heure d’un premier bilan : « quand on est arrivé à l’école, personne ne voulait sortir du bus, on voulait tous repartir à Mikumi » déclare Arwa. Les avis sont unanimes. « J’étais quand même triste de ne pas pouvoir resté plus longtemps car je me suis éclatée, vous entendez : é-cla-tée ! » s’exclame Belinda. « Je me suis beaucoup amusé à Mikumi avec mes camarades et les professeurs. J’aurais plaisir à retourner avec tout le monde » nous dit Tarek ce que confirment Harriet – « j’ai adoré ce voyage car j’ai appris plein de choses très intéressantes sur la vie des hommes et sur celles des animaux et puis j’ai eu la chance de mieux connaître les 6ème et mes camarades de classe » – ou Arthur : « ce voyage était bien et j’espère qu’il y en aura d’autres ». « Tout le monde était heureux » résume finalement Mina.